Quel type de maison construire sur un terrain en pente ?
Après avoir calculé la pente (qui peut être faible, moyenne ou forte), l’architecte et le constructeur vous proposeront un projet qui prend en compte le dénivelé, le plan local d’urbanisme (PLU), votre budget et votre mode de vie. Vous aurez alors à choisir entre trois types de construction.
Construction encastrée ou semi-enterrée
La maison encastrée ou semi-encastrée épouse les reliefs naturels. Le niveau inférieur, qui comprend le garage, une buanderie, du rangement ou un studio indépendant, est enseveli. Le séjour, la cuisine, les chambres et les salles de bain se situent à l’étage supérieur.
Ces édifices, que l’on retrouve souvent sur les terrains en pente douce ou en montagne, présentent plusieurs atouts. Le premier est d’assurer une haute qualité d’isolation grâce à leurs parties encastrées. Deuxièmement, elles permettent de construire une habitation de plain-pied, où pièces de vie et espace nuit se trouvent au même niveau. Enfin, comme elles suivent les courbes du paysage, elles se fondent dans le décor.
Mais le choix d’une maison encastrée implique de faire des concessions quant à l’exposition et à la luminosité. L’orientation est décidée par le talus et ne peut pas être double. De plus, comme une portion de la maison est enterrée, le nombre d’ouvertures (fenêtres, portes-fenêtres) est restreint et les pièces ne peuvent pas être traversantes.
Construction en paliers ou en gradins
La construction en paliers, en cascade ou en gradins, tire elle aussi parti de l’inclinaison naturelle de la parcelle. Elle crée plusieurs étages pour s’adapter à la forme des lieux.
Cette conception laisse plus de liberté quant à l’exposition et à l’implantation des fenêtres. Vous pouvez ainsi jouir de pièces traversantes et multiplier les points de vue. Elle octroie également une excellente protection face au vent et réduit les risques inhérents à la construction d’une maison sur un terrain en pente.
Mais les différents niveaux doivent être connectés avec des escaliers. Une contrainte qui peut s’avérer rédhibitoire lorsque la maison est destinée à accueillir de jeunes enfants, des séniors ou des personnes à mobilité réduite.
Construction sur pilotis ou en belvédère
Si vous avez jeté votre dévolu sur un emplacement très pentu, mieux vaut envisager une construction sur pilotis ou en belvédère. La technique ? Suspendre une partie de l’édifice au-dessus du sol grâce à un système qui assure stabilité et résistance au vent.
Avec cette méthode, vous pourrez construire n’importe où, même sur les parcelles les plus inclinées et profiter d’une vue à couper le souffle sur la mer ou la montagne environnantes. Mais vous ne pourrez accéder à votre maison que par un seul versant, l’autre n’étant pas relié à la terre.
La construction sur pilotis limite les coûts de terrassements. Cependant, elle demeure plus onéreuse qu’une maison encastrée ou en paliers. En effet, elle nécessite le recours à des professionnels aguerris et la réalisation de travaux d’une grande complexité.
Quels sont les risques d’une construction sur terrain pentu ?
Avec les plans adaptés, construire une maison sur un terrain en pente n’a rien d’impossible. Mais la déclivité et la composition du sol amplifient les risques que l’on rencontre sur le plat.
Les principales menaces qui pèsent sur une construction sur un terrain en pente sont les mouvements de terrain. Si vous construisez dans une zone montagneuse, vous devez penser à vous prémunir face aux avalanches et aux éboulements. Ils peuvent survenir de façon naturelle ou à cause de l’action de l’homme. En montagne et partout ailleurs, les mouvements de terrain soudains comme les coulées boueuses ou l’effondrement de caves souterraines doivent être pris en compte.
Mais d’autres mouvements de terrain, plus lents, peuvent aussi arriver. Lorsque les sols sont surchargés en eau, on assiste à des glissements de terrain. La terre, parfois en grande quantité, est déplacée le long de la pente. Le poids du bâti ou la circulation de véhicules peuvent également causer un tassement ou un affaissement du sol.
Enfin, la nature du sol peut constituer un danger. C’est le cas entre autres des remblais qui rendent la terre instable et des sols argileux, sujets au retrait-gonflement des argiles. Ce phénomène, qui concerne tous les ouvrages légers (routes, maisons individuelles) est augmenté lorsque les fondations sont dissymétriques, comme sur les terrains pentus.
Les conséquences pour votre maison vont de l’apparition de fissures à l’effondrement ou l’enfouissement. Pas de panique ! Il est possible de maîtriser ces aléas et de construire une maison sur un terrain en pente. La première chose à faire est de vous renseigner sur les risques géologiques de l’emplacement que vous convoitez. Pour cela, consultez le site mis en place par le gouvernement. Ensuite, il est fortement recommandé de faire réaliser une étude de sols. Dans certaines régions, l’étude géothermique est même obligatoire lors de la vente d’un lot constructible et pour l’obtention du permis de construire.
Grâce à ces informations, les architectes et les constructeurs adaptent leurs méthodes pour concevoir une maison qui apporte toutes les garanties de sécurité. Et comme les maisons sur un terrain plat, votre maison sur un terrain en pente bénéficie de l’ensemble des assurances constructeurs et de tous les avantages de la construction neuve.